Dans un contexte de changement climatique et de transition énergétique, l’agrivoltaïsme se présente comme une solution innovante pour concilier la production d’énergie renouvelable et l’agriculture durable. Le projet Vitisolar à Bordeaux est une initiative ambitieuse qui vise à explorer les possibilités de cohabitation entre les panneaux solaires et les vignes. Mené par EDF et plusieurs partenaires institutionnels, ce projet expérimental pourrait bien révolutionner le paysage viticole et énergétique de la région.
Présentation du projet Vitisolar
Objectifs et partenaires
Le projet Vitisolar vise à étudier l’impact de l’agrivoltaïsme sur la viticulture à long terme. Il réunit de nombreux partenaires, dont l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’Université de Bordeaux, la Chambre d’Agriculture de la Gironde et la société Ampex. Il bénéficie également du soutien financier de la région Nouvelle-Aquitaine, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et de l’Union européenne.
Mise en place du dispositif
Le dispositif consiste en l’installation de panneaux photovoltaïques bifaces orientables sur 2 000 m² d’une parcelle de merlot à Villenave-d’Ornon, dans la métropole bordelaise. Pendant cinq ans, EDF et ses partenaires étudieront la compatibilité de la structure photovoltaïque avec la vigne, ainsi que les bénéfices potentiels en termes de protection contre les intempéries, la sécheresse et les maladies.
Les perspectives et enjeux du projet Vitisolar
Enjeux technologiques, agricoles et environnementaux
Vitisolar représente un retour d’expérience précieux pour le développement futur de l’agrivoltaïsme dans la région. Les résultats pourraient apporter des solutions concrètes pour lutter contre les aléas climatiques et améliorer la santé des vignes, tout en respectant les pratiques agricoles et la biodiversité.
Implications pour la filière viticole
Les résultats du projet Vitisolar pourraient également avoir un impact sur les appellations d’origine, un enjeu crucial pour la filière viticole. Thierry Mazet, directeur général de la Chambre d’agriculture de la Gironde, espère que cette expérimentation pourra être étendue à d’autres domaines et que l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) s’intéressera aux éventuelles différences de qualité entre les vins issus de vignes sous panneaux solaires et les autres.
Conclusion
Le projet Vitisolar à Bordeaux incarne une initiative pionnière dans l’exploration des synergies entre panneaux solaires et viticulture. En associant la production d’énergie renouvelable et la viticulture durable, Vitisolar pourrait apporter des solutions concrètes pour faire face aux défis du changement climatique et de la transition énergétique. À l’issue de cette expérimentation, il sera intéressant d’étudier l’impact de l’agrivoltaïsme sur la qualité des vins et d’envisager l’extension de cette approche à d’autres domaines agricoles et viticoles. Le succès de Vitisolar pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle ère pour le paysage viticole et énergétique, non seulement en Nouvelle-Aquitaine, mais également à travers le monde.